Un rituel conjugal insoupçonné : la soumission quotidienne au détecteur de tromperies
L'histoire de ce couple dépasse l'entendement, avec un mari contraint de passer un test de vérité chaque matin avant de quitter le domicile. Cette pratique inhabituelle révèle le syndrome d'Othello, une pathologie psychique rare qui bouleverse l'existence de Debbi Wood.
Quand la suspicion s’immisce dans la vie de tous les jours

Le quotidien de Debbi Wood s’apparente plus à un film à suspense qu’à une relation amoureuse classique. Âgée de 42 ans et vivant au Royaume-Uni, elle est habitée par une peur incessante : celle que son compagnon Steve ne lui soit infidèle. Pour apaiser cette anxiété persistante, elle a mis en place une habitude pour le moins originale : à chaque fois que son fiané sort de chez eux, il accepte de passer un test au détecteur de mensonges.
Sa jalousie ne se limite pas à cette pratique. Leur logement est devenu une forteresse émotionnelle : bannissement des magazines présentant des femmes, suppression des chaînes de télévision mettant en scène des actrices, et contrôle rigoureux de la navigation sur le web. Ce qui pourrait être perçu comme une intrusion est en réalité toléré par Steve, qui affirme : « Je l’aime, alors je fais de mon mieux pour la rassurer ».
Le syndrome d’Othello : un trouble psychique peu connu

Ces agissements démesurés ne relèvent pas d’une simple jalousie, mais d’une affection psychiatrique reconnue : la jalousie maladive, aussi appelée syndrome d’Othello en hommage au héros de Shakespeare.
Ce désordre amène les individus concernés à voir dans chaque petit fait un indice possible de tromperie. Un retard minime, un échange de regards avec une autre personne, ou même une alerte sur le portable peuvent provoquer des épisodes d’angoisse. Les patients vivent sous l’emprise d’une terreur profonde d’être trahis, fréquemment associée à des traumatismes affectifs passés ou à une image de soi fragile.
Les origines d’une détresse ancrée dans le passé

Le parcours de Debbi éclaire en partie ses réactions actuelles. Une rupture affective difficile a ravivé chez elle une angoisse intense d’être délaissée. Cette appréhension, ajoutée à des problèmes psychologiques comme une perception négative de son corps et des variations d’humeur, a peu à peu alimenté sa jalousie pathologique.
Aujourd’hui, elle bénéficie d’un suivi thérapeutique personnalisé, comprenant un traitement médical et des consultations psychologiques régulières. Elle a aussi décidé de partager son histoire pour sensibiliser le public à cette maladie souvent mal interprétée, dans l’espoir d’épauler d’autres personnes face à des épreuves similaires.
Une relation éprouvée, mais toujours solide
Leur vie commune alterne entre périodes compliquées et optimisme pour l’avenir. Malgré les obstacles quotidiens, Debbi et Steve projettent toujours de se marier. Steve fait preuve d’une endurance admirable : « Je sais que ce n’est pas facile, mais je crois en elle », avoue-t-il avec franchise.
Avec l’aide de professionnels et une détermination mutuelle à s’en sortir, le couple œuvre pour retrouver une certaine sérénité. La route vers la quiétude est longue, mais chaque avancée, même modeste, constitue un succès contre le trouble.
