Une mère est stupéfaite par une étrange métamorphose lors de la préparation du dîner

Publié le 27 février 2025
MAJ le 13 juin 2025

Alors qu'elle cuisinait pour sa famille, une mère a été surprise de voir la poitrine de poulet se métamorphoser en filaments ressemblant à des spaghettis, suscitant des réactions vives et des interrogations sur cette curieuse transformation.

Le phénomène des irrégularités observées dans les filets de poulet, connu sous le nom de « spaghettisme », suscite une préoccupation à l’échelle mondiale. Selon Massimiliano Petracci, spécialiste en sciences et technologies agroalimentaires à l’université de Bologne, la majorité de la viande de volaille provient de génotypes développés par un petit nombre d’entreprises, expliquant ainsi la présence de ces anomalies en Amérique, en Asie et en Europe. En France, où la consommation de volaille a presque doublé au cours des quarante dernières années, l’escalope est devenue le produit phare, stimulant ainsi la production de poulets à haut rendement en filets. Une étude de l’Inra présentée en 2019 établit un lien entre les pratiques d’élevage intensif et l’apparition de défauts dans les filets de poulet, incluant le « white striping » (stries blanches sur la viande), le « wooden breast » (texture dure), l' »Oregon disease » (aiguillettes vertes) et les filets « spaghettis » où les fibres musculaires se décomposent.

En France, une enquête menée en 2017 sur 123 lots a révélé que « 66% des filets présentaient le défaut de ‘white striping’ (dont 15% de manière sévère), 53% présentaient le défaut de ‘wooden breast’ (dont 22% de manière sévère) et 11% des filets étaient touchés par le défaut ‘spaghetti' », selon les chercheuses de l’Inra. L’incidence du problème des « aiguillettes vertes » n’était que de 0,33%.

Viande spaghetti : conséquence de l’élevage intensif

Autrefois, un poulet mettait plus de trois mois à atteindre un poids d’abattage d’un peu plus d’un kilo. Aujourd’hui, il peut atteindre jusqu’à trois kilos en seulement 47 jours. Cette croissance rapide est rendue possible grâce à des sélections génétiques précises et à une alimentation riche en calories, visant à maximiser la production de viande en un laps de temps réduit. Cependant, cette croissance accélérée a des conséquences inattendues : les muscles des volailles, n’ayant pas le temps de se développer correctement, deviennent anormalement faibles, altérant la structure des fibres musculaires et donnant un aspect effiloché, similaire à des spaghettis.

Impact sur la santé et l’alimentation

Bien que la « viande spaghetti » ne présente pas de risque sanitaire avéré, elle soulève des interrogations sur la qualité nutritionnelle des produits que nous consommons. Une viande issue d’un élevage intensif peut contenir plus d’eau et moins de protéines qu’un poulet élevé dans de meilleures conditions. En outre, la question du bien-être animal, souvent relégué au second plan dans ces pratiques industrielles, est également soulevée.

Pour les consommateurs, cet incident met en lumière l’importance de se questionner sur l’origine des aliments. La recherche de prix bas peut avoir un coût caché : celui de la qualité et de l’impact environnemental.

Alternatives pour une alimentation plus responsable

Face à ces constats, de plus en plus de personnes se tournent vers des options plus éthiques. Privilégier des volailles élevées en plein air, certifiées par des labels tels que le Label Rouge ou l’AB (Agriculture Biologique), garantit non seulement une meilleure qualité de viande, mais aussi un plus grand respect des conditions d’élevage.

Certains choisissent d’acheter leur volaille directement auprès de producteurs locaux, favorisant ainsi une agriculture plus durable et soutenant l’économie locale. D’autres optent même pour une réduction de leur consommation de viande, en intégrant davantage d’alternatives végétales dans leur alimentation.

Un avertissement sur notre système alimentaire

Au-delà de cet incident, la découverte de cette problématique met en lumière un enjeu plus global : notre modèle alimentaire industrialisé atteint ses limites. La quête de productivité à tout prix entraîne des dérives qui impactent à la fois les animaux et la qualité de notre alimentation.

Plutôt que de céder à la panique ou aux idées préconçues, cette situation nous invite à reconsidérer nos choix de consommation. Se renseigner sur l’origine des produits, privilégier la qualité à la quantité et soutenir des modes de production plus respectueux sont des actions qui peuvent réellement faire la différence.

Il est peut-être temps de revoir nos habitudes alimentaires et de contribuer à un avenir plus responsable et durable. Après tout, ce que nous mangeons a un impact direct sur notre santé et sur celle de notre planète.