Le langage silencieux des jambes croisées : décryptage d’un geste féminin chargé de sens

Publié le 10 septembre 2025

Derrière cette attitude corporelle en apparence banale se cache un riche univers de significations. Explorez comment cette pratique ancestrale transcende le simple maintien pour devenir un véritable outil de communication non verbale, mêlant traditions, identité et normes sociétales.

Une habitude ancrée dans la culture et ses multiples expressions

La façon dont une femme s’assoit n’est jamais anodine : elle reflète des codes culturels profonds. Au Japon, par exemple, la posture « seiza » — à genoux, les jambes repliées sur le côté — est souvent adoptée par les femmes, tandis que la position en tailleur est traditionnellement vue comme masculine. En France, croiser les jambes est très répandu, surtout dans des contextes formels. Ces réflexes s’acquièrent tôt, souvent sans qu’on s’en rende compte : « Tiens-toi droite », « Croise les jambes », « Cette pose manque d’élégance »…

Ces conseils cachent en réalité une injonction plus large : celle de correspondre à un idéal de féminité. Mais les mentalités évoluent, en particulier chez les jeunes générations qui privilégient l’authenticité et le confort plutôt que de suivre des règles rigides du passé.

Mode et automatismes : une influence subtile

Notre façon de nous tenir est aussi influencée par notre garde-robe. Porter une jupe ou une robe invite naturellement à croiser les jambes, par souci de pudeur et de commodité. Mais même en pantalon, l’habitude demeure — par convention, par automatisme, ou simplement parce que cette position est agréable.

Les chaussures à talons jouent également un rôle. En modifiant les points d’appui du pied, elles incitent subtilement à adopter une posture qui soulage la pression, comme le croisement des jambes. Une façon pour le corps de dire « enfin » après des heures passées juché sur quelques centimètres de plus.

Le langage silencieux du corps

Croiser les jambes, c’est aussi communiquer sans parler. Le langage corporel est un outil de communication riche et extrêmement efficace. Ainsi, une femme qui oriente ses jambes croisées vers son interlocuteur peut exprimer de l’intérêt ou de l’ouverture. À l’inverse, si elle les dirige ailleurs, cela peut indiquer une certaine réserve ou un malaise.

Les spécialistes du comportement le confirment : ce geste peut servir à créer une « frontière » rassurante dans des situations inconfortables. C’est une forme de protection intuitive, presque instinctive — comme si l’on traçait une limite entre soi et le monde extérieur.

L’héritage des normes genrées

Dès l’enfance, les petites filles entendent qu’elles doivent « bien se tenir en s’asseyant ». Mais que signifie cette « correction » ? Souvent, cela sous-entend : avec retenue, discrétion, élégance. Les garçons, eux, sont rarement repris pour une posture plus décontractée. Résultat : les femmes apprennent très tôt à occuper l’espace avec modestie, y compris par leur façon de s’asseoir.

Avec le temps, ces codes deviennent des automatismes. Croiser les jambes n’est alors plus un choix, mais une réponse conditionnée par des normes intériorisées. Un détail en apparence anodin, mais qui en dit long sur les rôles encore attribués, souvent inconsciemment, aux femmes et aux hommes.

Posture en milieu professionnel : atout ou piège ?

Dans le monde du travail, l’attitude corporelle est scrutée, souvent à notre insu. Une collaboratrice qui croise les jambes peut paraître assurée, soignée, attentive. Mais attention aux malentendus : une retenue excessive pourrait être interprétée comme un manque de confiance. Pour trouver l’équilibre, de nombreux experts en communication non verbale aident les femmes à adopter des postures qui allient élégance et affirmation de soi. Car oui, même assise, on peut affirmer sa présence.

Confort, bien-être et liberté de choix

D’un point de vue santé, garder la même position trop longtemps — jambes croisées ou non — n’est jamais idéal. Raideurs et mauvaise circulation peuvent survenir. Mais rien d’alarmant : il suffit de bouger régulièrement et d’écouter son corps.

L’important, aujourd’hui, c’est la liberté de choisir. Choisir sa posture préférée, sans pression extérieure. Que ce soit par habitude, par recherche de confort ou par envie, croiser les jambes n’est plus nécessairement un signe de conformisme. C’est un choix personnel, intime, et parfois tout simplement… une question de sensibilité.